SUCCESS STORY : LA NOUVELLE DIMENSION D’INITIAL

Françoise Lafuma – vendredi 13 avril 2018

La société annécienne table sur des investissements conséquents en 2018 pour mettre en oeuvre ses ambitions, notamment dans le secteur aéronautique.

Initial SAS, leader dans la fabrication de pièces en plastique ou métal au moyen de l’impression 3D, va réaliser, courant 2018, “un investissement conséquent de plusieurs millions d’euros”, explique son président Yvon Gallet. A l’équipement en moyens de production, – s’ajoute les recrutements d’une quinzaine de personnes – techniciens et ingénieurs (cinq sont déjà en cours.)

“Notre objectif est d’augmenter la capacité de production de 30 %. Cette démarche s’appuie sur l’arrivée de nouvelles machines et la formation des hommes en lien avec la mise en place de nouvelles méthodes”.

SÉPARER LES FLUX DE PRODUCTION

Pour ce faire, Initial va clairement séparer la fabrication de prototypes de celle en séries, grâce à deux flux de production dans deux unités distinctes, avec du personnel dédié. “Nous avons créé le poste de “Monsieur Séries” qui sera l’interlocuteur des clients pour les projets de ce type”.

Par ailleurs, depuis quelques mois, la société annécienne, qui a obtenu la certification aéronautique EN 9100, se donne pour ambition d’augmenter son activité dans ce secteur porteur en passant de la production de pièces prototypes à la petite série, afin de fabriquer des pièces avionnables qui requièrent des niveaux d’exigence élevés. Ce projet s’étalera sur plusieurs mois.

Première difficulté, trouver des jeunes usineurs, alors que l’on n’en forme plus beaucoup en France, et que, dans la région, beaucoup partent travailler en Suisse. “Même l’Allemagne a des difficultés pour trouver assez de personnel dans les métiers de l’usinage !” souligne Yvon Gallet. Et de constater, toutefois, que l’impression 3D, qui va prendre de plus en plus de place dans les process industriels, est plus attractive pour les générations x,y,z, qui arrivent sur le marché du travail.

BIENTÔT UN NOUVEAU SITE

Autre écueil, trouver un site de 5000 m2 sur le Grand Annecy. “Nous sommes en lien avec tous les professionnels de l’immobilier d’entreprise. La décision de construire ou d’acheter des locaux existants sera prise fin juin, avec comme but de tout rassembler sur un seul site” poursuit le président d’Initial. A la clé, un investissement de 3 à 4 millions d’euros sera consacré à ce projet.

Pour rappel, dans le secteur aéronautique, Initial fabrique des pièces complexes de structure à base de matériaux eux aussi complexes (titane, inconel…), qui doivent résister à d’importantes variations de température. Les donneurs d’ordres tels qu’Airbus, Safran, Dassault ou Ruag demandent aussi un gain de poids.

ARCHITECTE DE PROJETS INDUSTRIELS

Se définissant comme l’architecte des projets industriels de ses clients, l’entreprise est très active dans d’autres secteurs tels que le médical, le sport et l’automobile, en lien avec ses équipements de production.

“Nous fabriquons plus de 100 paires de semelles orthopédiques sur mesure par jour. On pourrait imaginer un partenariat commercial pour des semelles à usage sportif. Grâce à l’impression 3D, de nouveaux marchés s’ouvrent, comme ceux du sport et du bien-être”.

En interne, Initial réalise d’ailleurs actuellement un test grandeur nature de ces semelles orthopédiques auprès des salariés qui travaillent debout afin de diminuer les troubles musculo-squelettiques et d’augmenter leur confort.

Au total, l’entreprise compte quelque 35 machines d’Impression 3D, utilisées de plus en plus aussi pour le secteur médical qui représente entre 15 et 20% du chiffre d’affaires. L’aéronautique, les sports et loisirs et l’automobile, représentent respectivement 15% des ventes globales d’Initial qui ont atteint une dizaine de millions en 2017, avec un effectif de 87 collaborateurs.

En outre, Initial qui réalise déjà 25% de son chiffre d’affaires à l’international va accentuer cette démarche, en accompagnant le mouvement impulsé par Prodways Group (300 collaborateurs) dont elle fait partie depuis trois ans, lui même intégré au Groupe Gorgé (2000 salariés).

LOGIQUE DE RÉFLEXION

Impliquée depuis plus de sept ans dans la démarche de labellisation proposée par Mont-Blanc industries, Initial a mis en place “une vraie logique de réflexion et de mise à plat de la stratégie”, explique son président. C’est pour l’entreprise l’occasion de considérer toutes les problématiques qui la composent (achats, environnement, RH, production, international…etc.) et “pas seulement de regarder le pied de bilan”, sourit Yvon Gallet, qui rappelle l’importance de ce mini-club, très dynamique d’une trentaine de sociétés.

Enfin, c’est pour lui “une marque d’appartenance”, tout comme le pôle Mont-Blanc Industries est un lieu d’échanges, de réunions et de formations, “qui permet de sortir la tête du guidon et de voir que l’on n’est pas seul à rencontrer un même problème”, conclut-il.

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